L’excès d’activité physique peut être néfaste pour le bien-être des adolescents
Par La Presse Canadienne le 21 novembre 2013
L’excès d’activité physique pourrait s’avérer aussi néfaste que la sédentarité pour le bien-être des adolescents, selon une étude à laquelle ont notamment participé des chercheurs québécois.
Le Dr Richard Bélanger, de la Faculté de médecine de l’Université Laval et pédiatre/médecin de l’adolescence au Centre mère-enfant Soleil du CHU de Québec, et ses collègues ont été les premiers à mesurer le nombre d’heures à partir duquel l’activité physique est associée à une diminution du bien-être chez les adolescents qui la pratiquent.
Les chercheurs ont mesuré le degré de bien-être de 1245 participants de 16 à 20 ans à l’aide d’un questionnaire développé par l’Organisation mondiale pour la santé.
L’analyse des données recueillies par le Dr Bélanger et ses collègues montre que le bien-être augmente progressivement en fonction du nombre d’heures d’activité physique pratiquées. Le maximum est atteint chez ceux qui s’entraînent environ 14 heures par semaine, ce qui représente le double de la recommandation actuelle pour ce groupe d’âge.
Toutefois, au-delà de 17,5 heures, le bien-être décline pour se rapprocher du niveau rapporté par les jeunes sédentaires. Ainsi, le risque d’avoir un faible indice de bien-être est 2,3 fois plus élevé chez les jeunes qui font plus de 17,5 heures de sports que chez les adolescents qui suivent la prescription hebdomadaire de 7 heures.
Le Dr Bélanger a indiqué que leur méthodologie ne permet malheureusement pas de déterminer les causes de cette association. Par contre, ajoute-t-il, les risques de blessures associés à la pratique intensive de sports, le manque de repos entre les entraînements ou le stress que ces jeunes ressentent parce qu’ils pratiquent un sport de façon souvent compétitive font partie des hypothèses à considérer.
Même si l’étude montre que le bien-être optimal est observé chez les jeunes qui pratiquent 14 heures d’activité physique par semaine, la recommandation actuelle de 60 minutes d’activité physique quotidienne n’est pas remise en question pour autant, assure le professeur Bélanger.
«Notre message est plutôt que les intervenants auprès des jeunes, particulièrement les professionnels de la santé, doivent être conscients du fait que la pratique intensive d’une activité physique peut avoir des répercussions négatives sur la santé globale d’un jeune. Il ne faut donc pas conclure qu’un ado qui est en bonne forme physique est un adolescent en parfaite santé. Tout comme la sédentarité, l’activité physique pratiquée à l’excès peut affecter son bien-être», a-t-il déclaré par voie de communiqué.
L’étude a été publiée dans Archives of Disease in Childhood.