Malgré les avancées au niveau de la recherche et des traitements, le cancer demeure une maladie énigmatique et défie toujours les progrès de la médecine moderne. Certains cancers sont « éradicables », mais la guérison de la majorité des cancers est loin d’être une certitude, de sorte que c’est désormais une maladie à laquelle les gens doivent « s’habituer », « vivre avec » ou dit simplement, c’est devenu une maladie chronique. Auparavant, le cancer était principalement considéré comme une maladie génétique. La plupart des efforts médicaux étaient ainsi destinés à remédier à une cause unique menant vers une cure « miracle ». Or, les facteurs associés au cancer sont maintenant nombreux. Le cancer est donc considéré comme une maladie multifactorielle et le médicament « miracle » semble de plus en plus utopique. Quant aux mesures « anti-cancer », le dépistage, à lui seul, ne constitue pas une prévention adéquate. Le dépistage est un acte contribuant à détecter la maladie alors qu’elle est encore à un stade précoce (processus déjà initié), afin de mieux la traiter. Le dépistage ne permet donc pas d’influer sur l’initiation du processus cancéreux. Quant aux causes relatives à l’initiation de ce processus cancéreux, l’hérédité ne représente qu’une faible proportion de tous les cancers, soit moins de 15%. Vu que la majorité des cancers (plus de 70%) pourraient être prévenus en modifiant notre style de vie, la découverte de nouveaux moyens par lesquels nous pouvons réduire l’incidence du cancer dans la population générale prend, plus que jamais, son importance.
Prévention du cancer – Statistiques
Les statistiques récentes ne constatent aucune diminution de l’incidence du cancer. Certaines statistiques européennes démontrent plutôt une augmentation de certains types de cancers chez les jeunes. Le concept de prévention dans la maladie cancéreuse est relativement récent et encouragé par l’Organisation Mondiale de la Santé. Bien que les gènes soient importants à considérer dans le développement de la maladie, ce n’est qu’une partie de l’équation multifactorielle. Selon le modèle de l’oncologie intégrative, les gènes constituent la graine qui germe en une plante qui se nomme cancer. Le terrain de la plante est constitué par la personne, son hygiène de vie, ses comportements, son environnement. Il est ainsi possible d’agir sur les facteurs de risque du cancer, soit le style de vie, afin de réduire son incidence dans la société.
Des centres oncologiques renommés, tels que le MD Anderson Cancer Center au Texas, ont démarré des programmes de prévention primaire du cancer. Il est estimé que 2,8 milliards de cancers seront prévenus annuellement par la modification du style de vie des personnes. Ces programmes de prévention sont divisés en plusieurs volets:
1. Nutrition
2. Activité physique
3. Psycho-social
4. Arrêt tabagisme
5. Services complémentaires
Modèle de prévention du cancer selon l’unité de Médecine intégrative du MD Anderson
Un avertissement est de mise :
Prévention du cancer n’est pas synonyme d’immunisation! Le cancer est le fléau du siècle. Malgré un style de vie adéquat, on peut tout de même être atteints du cancer. Parfois, il suffit d’hériter d’une prédisposition génétique importante, de vivre dans un environnement extrêmement pollué ou radioactif pour être hautement à risque de développer la maladie. La maladie est extrêmement complexe, elle met en jeu plusieurs éléments et il est préférable de s’abstenir de conclusions trop simplistes telles que:
« Si je fais du sport, je n’aurai pas le cancer. »
« Si je suis zen, je n’aurai pas le cancer. »
« Si je ne fume pas, je n’aurai pas le cancer. »
Il n’existe AUCUNE garantie qu’on n’aura pas le cancer. La maladie cancéreuse est encore mystérieuse et on ne peut donner une attestation de guérison non plus. Par contre, en agissant sur le terrain et le style de vie, on peut prévenir la maladie, et ceci est un message de conscientisation et d’espoir.
Pour plus d’informations: http://drboukaram.com/2012/10/25/prevention-du-cancer/
Tags: prévention du cancer
Texte écrit par Dr Christian Boukaram, Oncologue,
Responsable du comité éducatif de la Société Intégrative d’Oncologie (SIO).
Réf. Prévention du Cancer