L’exercice protège aussi les fonctions cognitives

Publié le par drboukaram

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Par Fabienne Papin le 8 août 2014 pour L’actualité médicale

Le Dr Martin Juneau a démontré, études à l’appui, les bienfaits de l’entraînement par intervalles, même chez les malades.

« Quinze minutes d’exercice par jour suffisent à réduire les risques de maladies », affirme le Dr Martin Juneau, cardiologue et directeur de la prévention Institut de cardiologie de Montréal.

Si la méditation a fait ses preuves pour gérer le stress inhérent à notre mode de vie actuel, le sport est efficace pour maintenir à flot les fonctions cardiovasculaires, le niveau des lipides ou encore les fonctions cognitives.

C’est ce qu’est venu dire le cardiologue aux participants du Colloque sur le bien-être des médecins, organisé par Médecins francophones du Canada au Spa Eastman en février dernier.

Cela fait des années que le Dr Juneau se bat pour que la prévention devienne un véritable mode de vie. Selon lui, de bonnes habitudes de vie passent par les facteurs clés que sont une saine alimentation, la gestion du stress et l’activité physique.

Pour le Dr Juneau, la prévention n’est pas seulement un problème d’ordre médical. C’est aussi une question politique et sociale. Et pour s’en convaincre, il suffit de voir la place que la malbouffe prend dans les publicités pour enfants au Québec. L’industrie alimentaire dépense en effet 130 millions $ chaque année pour faire la promotion de ses produits.

Le pire est que l’État subventionne depuis des années des aliments que l’on sait néfastes pour la santé. Comment, alors, s’étonner que les fruits et légumes coûtent bien plus cher que les sodas ou les produits transformés bourrés de sucre ?

Une canette de boisson sucrée, de même qu’une boîte de jus de fruits comme celle que l’on met dans les boîtes à lunch des enfants affichent 150 calories ! En un an, cela représente sept kilos.

La bonne nouvelle, selon le Dr Juneau, est que l’on dispose maintenant de données prouvant les bienfaits de l’exercice. D’ailleurs, dans ce domaine, on continue de faire des découvertes et de les documenter.

S’entraîner moins longtemps, mais plus fort
Cela fait plusieurs années que les entraîneurs et les kinésiologues du Centre Épic font la part belle aux exercices intermittents, aussi connus sous le nom d’« entraînement par intervalles. »

Le principal intérêt de l’exercice intermittent est qu’il permet de maintenir une intensité d’exercice élevée beaucoup plus longtemps que lors d’un exercice continu. Il est ainsi possible de travailler à proximité de sa capacité aérobie maximale pendant 15 à 30 minutes, alors qu’en exercice continu, il serait possible de le faire pendant 4 à 6 minutes seulement.

Concrètement, cela consiste à alterner des épisodes courts d’exercice très intense avec des périodes courtes de repos.

Sur un vélo stationnaire, une personne peut ainsi pédaler 15 secondes puis s’arrêter 15 secondes, et recommencer ainsi pendant 8 minutes. Après un temps de récupération de quelques minutes, elle reprend la séquence.

Une personne moins en forme pourrait aussi faire deux séquences de huit minutes lors desquelles elle alternera des périodes de marche et d’arrêt toutes les 30 secondes, le tout entrecoupé d’une série d’assouplissements. « La même durée consacrée à de l’exercice vigoureux décuple les effets », affirme ainsi le Dr Juneau.

Rien n’est aussi efficace que de saines habitudes de vie
On s’est aussi aperçu que l’exercice n’a pas seulement de l’effet sur les maladies liées à la malbouffe comme les maladies cardiovasculaires ou le diabète. L’exercice protège aussi les fonctions cognitives.

« On voit l’effet de l’exercice sur le cœur, un organe grossier, alors imaginez l’effet sur le cerveau », souligne le Dr Juneau, qui précise que l’on peut voir l’effet de l’oxygénation cérébrale en aussi peu de temps que quelques mois. Et on ne parle pas ici d’amélioration « seulement significative, mais clinique ».

On peut même changer l’expression de certains gènes avec l’exercice. Les études les plus récentes montrent en effet que 15 minutes d’exercice modéré diminuent de 20 % la mortalité causée par une maladie cardiovasculaire, mais aussi celle liée au cancer (10 %). En fait, plusieurs centres de lutte contre le cancer recommandent maintenant de prescrire des exercices entre les cycles de chimiothérapie, et parfois dès le début des traitements.

De plus, on sait aujourd’hui, preuves à l’appui, qu’il n’y a rien de plus efficace pour maintenir quelqu’un en bonne santé que de l’aider à modifier ses habitudes de vie.

Maintenant que l’on sait que s’entraîner fort moins longtemps est d’une plus grande efficacité, on ne pourra plus se plaindre de ne pas avoir le temps de le faire !

Habitudes de vie 1 – statines 0

« L’énergie l’on met sur les statines par rapport au gain obtenu n’a pas de sens », affirme le Dr Juneau. On sait en effet que même sous statines, un patient a tout de même 24 % de risque d’avoir un événement cardiovasculaire. »

En fait, la prise de ce médicament réduit le risque de faire une crise cardiaque ou un accident cardiovasculaire de quelques points seulement. De plus, 20 % de ceux qui prennent des statines et font de l’exercice ont des effets secondaires néfastes, ce qui les incite à arrêter de s’entraîner.

En revanche, un changement dans les habitudes de vie fait diminuer de 50 % le risque d’avoir un évènement cardiovasculaire !
« Être marié et avoir des confidents est huit fois plus puissant que les statines », ajoute par ailleurs le Dr Juneau.

Ainsi, pour le médecin, si les statines ont un rôle à jouer en prévention secondaire, leurs effets sont trop faibles en prévention primaire pour qu’on y gaspille des sommes d’argent qui seraient bien mieux investies dans la mise au point de méthodes de motivation.

Une réponse à L’exercice protège aussi les fonctions cognitives

  1. Fio

    Le dr Juneau devrait aussi se concentrer sur les vraies sources du problème: l’alimentation. On sait que les maladies qui atteignent le cerveau son de sources inflammatoires donc il serait judicieux, pour le bien de la population, de se faire tester contre les allergies les plus probables: gluten et produits laitiers pour commencer et aussi demander aux compagnies de nous offrir de meilleurs produits santé à prix abordable.

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