L’OMS conseille de réduire de moitié la consommation de sucre
Par La Presse Canadienne le 6 mars 2014
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) recommande de nouveau à la population de freiner sa consommation de sucres et laisse entendre qu’il serait préférable pour la santé que les apports en sucres soient inférieurs à 5 % de l’apport calorique journalier, soit la moitié du pourcentage évoqué précédemment, selon des lignes directrices dévoilées mercredi.
Pour l’adulte moyen, cela correspond à environ six cuillères à thé (30 millilitres) de sucres par jour, soit moins que la quantité contenue dans une seule canette de boisson gazeuse sucrée. Pour les enfants, ce serait seulement trois cuillères à thé (15 millilitres) de sucres par jour, a expliqué le Dr Francesco Branca, le directeur du département nutrition pour la santé et le développement de l’OMS.
Les lignes directrices de l’OMS préviennent que les sucres doivent représenter moins de 10 % de l’apport énergétique total quotidien, mais que 5 % serait préférable.
Les recommandations de l’OMS touchent les sucres ajoutés aux aliments par les firmes alimentaires ou les consommateurs, mais ne concernent pas les sucres qu’on retrouve naturellement dans les fruits, par exemple. Les experts de l’OMS ont décelé une association entre une consommation élevée de sucres et des problèmes de santé, comme l’embonpoint et la carie dentaire. Une étude publiée le mois dernier par les Centres de contrôle et de prévention de la maladie des États-Unis prévenait qu’une trop grande consommation de sucres augmente le risque de problèmes cardiaques mortels.
Statistique Canada n’a pas de données permettant de démêler quelle proportion de l’apport calorique des Canadiens provient des «sucres libres» comparativement à celui venant des «sucres intrinsèques».
Les «sucres libres» sont ceux ajoutés à la nourriture par les manufacturiers, les chefs cuisiniers ou les consommateurs, de même que les sucres natures se trouvant dans les jus de fruit, le miel, les sirops et la mélasse. Les «sucres intrinsèques» sont ceux se trouvant déjà dans la nourriture, comme les fruits. Ainsi, le sucre dans une orange est «intrinsèque». Celui se trouvant dans un jus d’orange (fraîchement pressé ou venant de concentré) est «libre».
Les «sucres intrinsèques» ne sont pas inclus dans les recommandations d’apport maximal de l’OMS.
Des données publiées en 2004 révélaient que le Canadien moyen consomme 110 grammes de sucres par jour, soit l’équivalent de 26 cuillères à thé ou 130 millilitres. Les sucres représentaient alors 21,4 % de l’apport énergétique total quotidien des Canadiens.
Didier Garriguet, un analyste principal chez Statistique Canada, a expliqué qu’en raison de la façon dont les données sont recueillies, il est impossible de discerner l’apport de «sucres libres» du total de l’apport en sucre.
Selon M. Garriguet, une enquête nutritionnelle prévue pour 2015 devrait permettre de fournir une image plus claire de la répartition des sucres dans les régimes des Canadiens.
Au Canada, la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC a amorcé un processus de consultation cette semaine pour déterminer si elle devrait recommander que les Canadiens réduisent leur portion de calories quotidiennes venant du sucre.
L’organisation envisage de suivre l’initiative de l’American Heart Association (AHA), qui conseille que les sucres ajoutés ne représentent pas plus que la moitié que la ration quotidienne de calories discrétionnaires. Selon l’AHA, cette ration ne devrait pas être supérieure à 100 calories ou six cuillerées (30 ml) par jour pour les femmes, et à 150 calories ou environ neuf cuillerées (45 ml) pour les hommes.
Le public est appelé à commenter les lignes directrices pendant tout le mois de mars, après quoi l’OMS et ses
conseillers scientifiques finaliseront leurs recommandations.