L’École de santé publique de l’Université de Montréal inaugurée

inaugurationPar Michel Dongois le 10 décembre 2013
Pierre Fournier, Pierre Duchesne, le Dr Guy
Breton et Jean-François Lisée (photo Michel Dongois).

Créée en juin dernier, l’École de santé publique de l’Université de Montréal (EPSUM) a été inaugurée le 10 décembre. Elle regroupe 225 professeurs et chercheurs et plus de 630 étudiants à la maîtrise et au doctorat.

«L’ESPUM est la seule faculté de santé publique du Québec et la première faculté créée à l’Université de Montréal depuis 40 ans», indique le recteur de l’Université de Montréal, le Dr Guy Breton.

L’École réunit la plus forte concentration de chercheurs et d’experts en santé publique au Canada. Québec lui octroie une aide financière de 1,8 million $. Cette somme servira à réaliser une étude de faisabilité en vue de construire un édifice propre à l’ESPUM. C’est le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie, Pierre Duchesne, qui en a fait l’annonce.

Deux avantages majeurs

Le doyen de l’ESPUM, Pierre Fournier, résume pour Profession Santé les deux avantages principaux à la venue d’une telle École:

  1. Le regroupement physique de locaux, jusqu’ici dispersés sur 6 sites différents, à l’intérieur du campus et hors campus. «C’était un rêve d’avoir tout cela sous un même toit. Nous allons choisir le nouveau lieu d’ici un an.» À noter que la santé publique couvre un champ très vaste, de l’épidémiologie à l’environnement, en passant par les causes sociales. «Nous allons aussi, en quelque sorte, fédérer toutes ces forces en une seule entité»;
  2. Le fait, justement, d’avoir une entité indépendante au sein de l’Université de Montréal pour couvrir tous ces champs d’intérêts. Cette «faculté à part entière» qu’est l’ESPUM aura plus de marge de manœuvre pour créer des alliances avec les autres facultés, par exemple.

«Avec la venue de l’École, il ne s’agit pas de créer un silo de plus à l’université, mais d’interagir avec les autres facultés. Nous allons ainsi intensifier des programmes communs avec la médecine vétérinaire, par exemple.»

Les changements climatiques font en effet peser de nouveaux risques sur la santé humaine, avec la transmission animale de nouvelles pathologies. Maladie de Lyme, grippe aviaire, fièvre porcine, entre autres, figurent au menu des recherches communes.

L’ESPUM offre plusieurs programmes d’enseignement agréés par des organismes nord-américains, dont la Commission on Accreditation of Healthcare Management Education et le Council on Education for Public Health.

Elle regroupe aussi l’Unité de santé internationale et l’Institut de recherche en santé publique de l’Université de Montréal. L’École va collaborer avec l’INSPQ et la Direction de santé publique de l’ASSS de Montréal.

Renaissance

Présent à l’inauguration, le ministre des Relations internationales, de la Francophonie et du Commerce extérieur, Jean-François Lisée, a évoqué le rôle important de la santé publique. «Elle fait la jonction entre le social et le curatif et dépasse de loin le cabinet du médecin. Elle embrasse la sociologie, l’organisation de la cité, les débats de sécurité sociale, etc.»

Il a évoqué en passant le rôle majeur que jouera le CHUM, «qui connaît certes un accouchement difficile, mais qu’on verra de notre vivant!» a-t-il ajouté à la blague. Il a mentionné par ailleurs la création d’une éventuelle agence québécoise de coopération internationale, axée sur le solidarité. Il s’agit, dit-il, de faire contrepoids «au mercantilisme d’Ottawa», qui transforme chaque mission à l’étranger en représentation de commerce.

Interrogé par Profession Santé, le Dr Raynald Pineault, professeur émérite à l’Université de Montréal, a mentionné que la naissance de l’ESPUM était en réalité une renaissance. «Il existait déjà l’équivalent d’une école de santé publique au Québec, mais elle a été fusionnée, dans les années 1970, avec la médecine.» Trois départements figuraient au cœur de la santé publique ces dernières décennies, soit la médecine sociale et préventive, l’administration de la santé et la santé environnementale.

Le Dr Pineault évoque «un vieux rêve», celui de voir un jour une fédération des forces de la santé publique entre l’Université de Montréal et l’Université McGill, cette dernière se concentrant davantage sur l’épidémiologie et la biostatistique. «Il est bon de créer des masses critiques, c’est aussi un facteur d’attraction important pour la relève.»

Enfin, faut-il voir dans la générosité de Québec un geste à saveur pré-électorale? «Non. Le besoin d’avoir une école de santé publique transcende la politique partisane. C’est un projet ancien qui se réalise aujourd’hui, un projet que plusieurs partis politiques ont porté», conclut Pierre Fournier.

Domaines d’expertise de l’ESPUM

  • Les inégalités sociales en santé
  • La santé mondiale
  • La santé environnementale
  • La santé au travail
  • La bioéthique
  • L’épidémiologie et la biostatistique
  • La prévention et la promotion de la santé
  • La gestion des services de santé
  • L’évaluation des interventions et des technologies de la santé
  • La mesure de la performance des établissements de santé
  • La qualité et la sécurité des soins
  • Le transfert des connaissances.

Une réponse à L’École de santé publique de l’Université de Montréal inaugurée

  1. MBULA LOMBHE BERNARD

    Je pense que la depression fait partie de la sante mentale.de toutes les facons,nous devons precisement en afrique Sud Saherien organise le programme de la sante publique pour une bonne prise en charge des malades et prevenir,faire aussi la promotion de la sante.

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