Université d’Ottawa – Résidents et étudiants en médecine se penchent sur leur bien-être

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Par Michel Dongois le 28 juin 2013 pour L’actualité médicale
Source: ProfessionSanté.ca

Étudiants en médecine et résidents francophones de l’Université d’Ottawa ont participé en février dernier, pour une deuxième année consécutive, au Colloque sur le bien-être des étudiant(e)s en médecine. Objectif : trouver des façons de cultiver un style de vie équilibré et durable pour mieux affronter les multiples aléas des études et de la carrière médicale.

Exercices physiques et cours de cuisine saine, entre autres, figuraient au programme. Diverses présentations ont informé les futurs médecins des impératifs suivants : maintenir la motivation durant les études, gérer le stress, prévenir l’épuisement, améliorer le sommeil et les relations personnelles.

Ouf ! Tout ça, alors même que le contexte des études, justement, est souvent délétère.

« Nous visons à maintenir un niveau optimal de bien-être et de performance afin de former des professionnels “en santé”. Ils seront ensuite des modèles de comportement pour les patients et la communauté », explique à L’actualité médicale Marie-Claude Gagnon, étudiante en médecine, promotion 2015, à l’Université d’Ottawa, l’une des organisatrices du colloque.

Autorégulation

Avant d’être acceptée en médecine, Marie-Claude Gagnon a étudié en sciences psychosociales. Son étude de maîtrise* portait sur les besoins d’autorégulation des étudiants en médecine, et des médecins qui les supervisent, afin de tenter d’améliorer leur bien-être.

Sa recherche s’accordait avec la philosophie du Consortium national de formation en santé (cnfs.net/fr) qui veut de futurs professionnels francophones en bonne santé partout au Canada. Des études démontrent en effet que bien des médecins apprennent à ignorer de façon routinière leurs besoins personnels afin d’accomplir leur travail, indique Mme Gagnon.

L’Association médicale canadienne, rappelle-t-elle, a d’ailleurs mis en garde, en 2007, contre de telles pratiques. « Le déni de ces besoins, selon l’AMC, peut mener à des effets indésirables : insatisfaction, niveau de stress élevé et épuisement. »

Entrevues

Qu’est-ce que l’autorégulation en lien avec le bien-être ? « Un processus selon lequel un individu peut efficacement planifier et générer des pensées, émotions et actions selon ses normes personnelles et ses buts », précise-t-elle. Il peut aussi les adapter, au besoin, afin de bien répondre aux demandes de l’environnement (Zimmerman, 2008). Les chercheurs Vohs et Baumeister (2004) ont souligné que plusieurs situations rencontrées au quotidien peuvent être réduites à notre capacité, ou à notre incapacité parfois, à nous autoréguler.

Marie-Claude Gagnon a mené des entrevues avec des étudiants en médecine et des médecins occupant des rôles de précepteur. Ils ont précisé quelles étaient leurs stratégies d’autorégulation au regard des exigences de leur profession.

Influence mutuelle

Les participants percevaient tous un lien entre leur bien-être et leur performance. Tous aussi ont fait observer que l’un et l’autre s’influençaient mutuellement. « Pour tous aussi, l’aptitude d’autorégulation influait grandement sur le niveau de bien-être et de performance », poursuit Marie-Claude Gagnon.

Des analyses quantitatives rigoureuses de questionnaires, remplis par 62 étudiants et médecins, ont démontré que la capacité d’autorégulation prédisait les niveaux de bien-être, de stress et d’épuisement.

Au vu des résultats de l’étude, l’autorégulation constituerait donc une approche prometteuse pour améliorer le bien-être et la performance des étudiants en médecine et des médecins.

Recommandation

Principale recommandation tirée de l’étude de Marie-Claude Gagnon : prioriser le bien-être dès le début de la formation en médecine par l’entremise de stratégies d’autorégulation. Celles-ci incluent (liste non exhaustive) l’activité physique, les échanges avec des mentors qui valorisent le bien-être et les cours magistraux adaptés aux besoins des étudiants, mais aussi des ateliers pratiques pour apprendre des stratégies spécifiques, comme savoir se fixer des buts, gérer son temps et son stress, et recourir régulièrement à ces stratégies.

Le colloque était organisé par une équipe d’étudiants en deuxième année de médecine, le Bureau des affaires francophones de la faculté de médecine de l’Université d’Ottawa. Médecins francophones du Canada avait également apporté son concours.

* Exploring the Self-Regulation of Physicians and Medical Students in Relation to their Well-Being and

Performance (2009) www.ruor.uottawa.ca/en/handle/10393/20287

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