Dépression saisonnière: «Allez dehors!»

7699515_sPar Michel Dongois le 22 janvier 2014
Professionsanté.ca

Les personnes souffrant de «troubles affectifs saisonniers» auraient tout intérêt à s’exposer à davantage de lumière naturelle. Sans aller forcément jusqu’aux grands symptômes cliniques, la dépression saisonnière, avec ses variations de l’humeur, affecte plus de 900 000 personnes au Canada.

Dans certains cas, elle se traduit par un état d’abattement. Les symptômes, durant la saison froide, recouvrent une ou plusieurs des réalités suivantes: difficulté à se réveiller le matin, manque d’énergie, tendance à trop manger (surtout des hydrates de carbone) et à trop dormir. Ces personnes peinent à accomplir leurs tâches et tendent à consacrer moins de temps à leurs proches et à leurs activités sociales.

«Ces symptômes, ce n’est pas juste dans la tête. Le facteur déclencheur accepté par la science pour expliquer ces troubles affectifs saisonniers, c’est le raccourcissement de la photopériode et une diminution de la lumière bleue, celle qui a les effets les plus efficaces et directs sur le cerveau», indique à Profession Santé la Dre Julie Carrier, Ph.D.

Experte en matière de santé mentale, de sommeil et de neurosciences, la chercheuse étudie, entre autres, les effets non visuels de la lumière sur le cerveau et divers sujets liés aux troubles affectifs saisonniers. Elle travaille au Centre d’études avancées en médecine du sommeil de l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal.

Luminothérapie

Quel est le traitement le plus efficace contre la dépression saisonnière? «La luminothérapie», répond sans hésiter la chercheuse, également professeure titulaire à l’Université de Montréal. «Allez dehors le plus possible, augmentez le temps passé à la lumière, exposez-vous à la lumière naturelle», lance-t-elle aux personnes qui en souffrent. Elle reconnaît toutefois que d’autres facteurs, dont le froid et les risques de chute sur la glace, dissuadent bien du monde, dont les personnes âgées, de s’aventurer dehors par grand froid.

Accroître la quantité de lumière reçue en allant dehors, dit-elle, permet pourtant de bénéficier des effets directs positifs de la lumière. Cela a des effets favorables sur la vigilance, l’humeur, la cognition. «La lumière naturelle a un impact positif sur la santé, les émotions, la vigilance, c’est prouvé.»

Le «lundi bleu»

S’exposer à la lumière naturelle constitue de loin le meilleur antidote à la dépression saisonnière, résume la Dre Julie Carrier. À défaut, on peut utiliser des lampes ou des panneaux de luminothérapie. Les effets des variations annuelles saisonnières sont aussi très personnelles, selon le degré de sensibilité à la lumière de chaque individu.

Qu’en est-il au fait du «lundi bleu» ou «Blue Monday», jour censé être le plus déprimant de l’année parce que le moins lumineux, soit le troisième lundi de janvier? La Dre Carrier n’y croit pas trop, car, note-t-elle, la plus courte journée de l’année, celle où l’on a reçu le moins de lumière est à présent derrière nous. C’était le 22 décembre dernier. «Depuis cette date, la lumière revient peu à peu. On setrouve actuellement dans le versant ascendant de la lumière», conclut la chercheuse.

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