S’y retrouver dans l’univers « fourre-tout » des MAC
Source : Profession Santé.ca
Par Michel Dongois, le 19 mai 2011 pour Profession Santé
Pour tenter d’y voir clair dans ce qu’on appelait hier encore « les médecines douces », ou « parallèles », nous avons retenu en partie la classification qu’en donne le National Center for Complementary and Alternative Medicine, aux États-Unis.
C’est sous l’impulsion du NCCAM, intégré aux National Institutes of Health, que l’appellation « MAC » a prévalu. Le Québec l’a reprise. Précision: le Centre a un budget annuel de 128,8 millions $ (2010) pour:
- explorer les pratiques de médecine alternative et complémentaire dans un contexte scientifique rigoureux;
- former des chercheurs;
- diffuser l’information au public et aux autorités.
Au Canada
Réunies en un consortium, 35 facultés de médecine américaines abordent de front la question des MAC. Trois universités canadiennes (dont l’Université Laval, depuis 2002), se penchent aussi sur le phénomène. Celles de Sherbrooke (2005) et de Montréal (2007) ont également pris le train en marche. Il existe à Calgary un regroupement d’universitaires intéressés par les MAC, avec un budget octroyé par les Instituts de recherche en santé du Canada. Son objectif: étudier et intégrer ces médecines au premier cycle des études médicales.
La classification
Aux fins de compréhension, les MAC peuvent se classer dans les catégories suivantes (liste non exhaustive et quelque peu arbitraire). Certaines de ces approches font aussi appel à la spiritualité, à des rituels:
- Les produits de santé naturels (dimension corporelle). Ils comprennent la phytothérapie, les suppléments diététiques, les vitamines, les probiotiques, etc.
- Les approches corps/esprit. Parmi elles, acupuncture, yoga, méditation, divers exercices de respiration, hypnose ou autohypnose, visualisation guidée, hypnothérapie, qi gong, tai-chi, etc.
- Des techniques basées sur la manipulation. Ostéopathie, chiropratique, massothérapies.
- Des systèmes de médecine globale. Des plus anciens (médecines traditionnelles chinoise et ayurvédique) aux plus récents (médecine anthroposophique, homéopathie, naturopathie).
- D’autres thérapies, notamment énergétiques. Entre autres, reiki, technique Alexander, Pilates, méthodes Feldenkrais, Trager, etc.
Efficacité
Diverses études prouvent un lien d’association entre le recours aux MAC et des comportements positifs de santé, selon la directrice du NCCAM, la Dre Josephine P. Briggs. Par exemple: se mettre à une pratique régulière d’exercices physiques, abandonner le tabac et suivre un régime alimentaire plus sain. Elle note aussi un lien d’association avec de meilleurs taux de vaccination chez les adultes, mais pas chez les jeunes enfants.
L’efficacité de l’acupuncture dans le soulagement des douleurs et des nausées a été bien démontrée, selon le NCCAM. «Des essais contrôlés randomisés établissent également de manière convaincante que l’hypnose et les techniques de relaxation peuvent soulager l’anxiété, les sentiments de panique et l’insomnie. D’autres études ont montré que le yoga peut réduire les crises d’asthme, tandis que les techniques de tai-chi aident les personnes âgées à avoir moins peur des chutes.»
www.nccam.nih.gov
Complementary and Alternative Medicine Issues in Undergraduate Medical Education (CAM in UME Project): www.caminume.ca
Nahin RL, Dahlhamer JM, Taylor BL, et coll. Health behaviors and risk factors in those who use complementary and alternative medicine. BMC Public Health. 2007;7:217.
Stokley S, Cullen KA, Kennedy A, et coll. Adult vaccination coverage levels among users of complementary/alternative medicine – results from the 2002 National Health Interview Survey (NHIS). BMC Complementary and Alternative Medicine. 2008; 8:6.