La médication aide-t-elle les enfants atteints de TDAH?
Par Frédérique David le 28 août 2014
Une étude publiée récemment dans le Journal of Health Economics s’est intéressée aux effets à court et à long termes des stimulants, tels que le Ritalin, sur les enfants. En 2011, 6 % des Nord-Américains de 4 à 17 ans prenaient des médicaments pour le Trouble de déficit d’attention avec hyperactivité (TDAH).
Les travaux codirigés par Lauren Jones de l’Université Cornell, aux États-Unis, se sont intéressés à 8643 enfants canadiens (dont 1654 Québécois) avant et après l’élargissement du plan d’assurance maladie survenu en 1997 au Québec, et qui a rendu les médicaments pour le TDAH plus abordables.
Dix ans avant ces changements, 9 % des enfants au Québec prenaient des stimulants, comparativement à 5 % dans le reste du Canada. À partir de 2007, le Québec comptait pour 44 % des ordonnances émises au Canada pour le TDAH chez des enfants.
Les chercheurs ont toutefois constaté que le Québec affichait une hausse des problèmes de dépression et d’anxiété chez les enfants après avoir facilité l’accès à la médication, ce qui pourrait être lié à la prise des médicaments pour traiter le TDAH.
De plus, les bénéfices de ces médicaments sur les performances scolaires se sont avérés peu évidents. L’étude a révélé que les chances que ces enfants progressent à l’école sans redoubler une année étaient moins élevées qu’avant l’élargissement du plan d’assurance maladie et moins élevées que pour les enfants du reste du Canada.
Janet Currie, de l’Université Princeton, et Mark Stabile, de l’Université de Toronto, deux chercheurs ayant participé à l’étude, expliquent dans un article publié sur le site Bloomberg View, les raisons qui ont pu mener à ces performances académiques décevantes.
Les enfants médicamentés pour le TDAH pourraient être victimes de stigmatisation et contraints de suivre une éducation spéciale, disent-ils. Il se pourrait aussi que la médication devienne le substitut d’une autre intervention cognitive ou comportementale. Ainsi, en devenant moins dérangeants, ces enfants pourraient recevoir moins d’attention de la part des enseignants et être moins référés à des services susceptibles de les aider. Enfin, il se peut que la médication ait des effets néfastes sur l’émotion, le bien-être et l’apprentissage, particulièrement si elle n’est pas prise convenablement et
avec le bon dosage.
Les auteurs concluent qu’il y a lieu de s’inquiéter sur l’usage actuel des médicaments pour traiter le TDAH. Il serait preferable, selon eux, de ne pas se précipiter sur la médication et de ne pas penser qu’un enfant médicamenté n’a plus besoin d’aide.
(Sources : Evidence Network, Bloomberg View, Journal of Health Economics)
2 Responses to La médication aide-t-elle les enfants atteints de TDAH?
la clé du mystère réside dans la nutrition de ces enfants. Enlevez les produits transformés et le sucre aide beaucoup. Aussi, je n’apprécie pas le fait que les psychologues poussent les parents à faire prendre ces médicaments quand il n’y a pas d’hyperactivité en jeu et que c’est que pour les tranquilliser en classe dans le but de mieux gérer le stress des professeurs. Avez vous pensé que peut-être, parce qu’un enfant n’écoute pas à 100% son professeur, c’est peut-être parce que le moyen d’enseigner est désuet ? les enfants de nos jours sont pour la plupart presque informatisés. Inventez des jeux ou programmes éducatifs sur console pour les faire apprendre à l’école, ils pourraient trouver ça un peu plus intéressant et motivant.
Je voulais dire dans mon commentaire précédent que les psychologues poussent les parents à donner à leurs enfants ces médicaments. Je suis contre le fait de doper les enfants pour les tranquilliser en classe. Pourquoi ne pas changer la manière d’enseigner tout simplement…